Le Musée de l’enfance
Le petit monde des petits
Deuxième exposition, deuxième salle
du 3 mai au 3 juin 2012, Salle Irina Nicolau
Musée National du Paysan Roumain
Dans le village traditionnel, on considérait qu’au baptême, l’enfant entrait symboliquement sous la protection de Dieu, mais les mauvais esprits ne cessaient pas pour autant de menacer le temps, l’espace ou le développement normal de l’enfant. La famille, proche ou lointaine, aussi bien que la communauté entière continuaient à observer les traditions et les règles ancestrales, pour protéger les petits de tout incident affectant leur santé ou leur destin.
Du point de vue magique et rituel, la période de l’enfance est constituée de périodes successives, marquées par des seuils de passage ayant chacun ses règles et ses accessoires symboliques. Chaque seuil signalait l’entrée de l’enfant dans un nouvel espace et dans une nouvelle étape de sa vie, et l’acquisition d’une plus grande autonomie physique.
Que reste-t-il aujourd’hui, au village ou dans la ville, de ces degrés symboliques que l’enfant montait avec l’aide de sa communauté ? Avez-vous pensé combien la chemise unisexe qui était le seul vêtement de l’enfant rural jusqu’à l’âge de 1 ou 2 ans (et dont la discrétion s’explique symboliquement par le désir de ne pas singulariser l’enfant, de ne pas indiquer son statut social, son sexe, etc., de peur d’attirer les forces maléfiques) ressemble à la combinaison unisexe des nourrissons urbains d’aujourd’hui, variant uniquement selon le code chromatique rose/bleu (quand celui-ci n’est pas volontairement évité) ?
Pour mieux nous connaître nous-mêmes, nous vous proposons donc dans cette deuxième salle du Musée virtuel de l’enfance de découvrir Le petit monde des petits et ses six seuils, que la mentalité collective urbaine conserve en partie jusqu’à aujourd’hui : le foyer, la fenêtre, le seuil de la maison, la porte du jardin, le carrefour, la frontière.