Dans l’Europe médiévale, l’enfance finissait vers l’âge de 10 ans ; à 13 ans, les jeunes filles étaient déjà prêtes au mariage. Ailleurs, les garçons des familles régnantes étaient appelés à conduire les destins d’un pays dès qu’ils abandonnaient les jouets. Chaque époque, chaque culture a conçu et défini l’enfance à sa manière ; c’est pourquoi l’enfance nous apparaît aujourd’hui comme un concept à frontières et à significations variables.

Notre projet est né du désir de situer les différentes manifestations de l’enfance à l’intérieur de l’espace culturel commun européen, et de mettre en évidence les perceptions et les attitudes qui y sont liées. Le projet a consisté à identifier et à explorer dans une perspective anthropologique des collections privés d’objets liés à l’enfance, à organiser des ateliers de mémoire orale pour les enfants et pour les adultes, ainsi qu’une exposition itinérante à travers l’Europe, et à impliquer des volontaires à chacune des étapes.

Le principal défi a été de réaliser un musée exhaustif de l’enfance - fût-il virtuel -, étant donné que les institutions européennes similaires se concentrent en général sur un aspect précis du sujet, comme les jeux et les jouets, ou les objets quotidiens. Nous avons souhaité documenter, au contraire, une grande variété d’aspects de l’enfance : le choix du nom de l’enfant, l’éducation, les fêtes de l’enfance, les textes oraux créés par ou pour les enfants, les maladies infantiles et leurs traitements, les jeux et jouets traditionnels, en intégrant à chaque fois les débats contemporains dont ils font l’objet.

Le projet, qui s’est déroulé sur deux ans (de mai 2011 à avril 2013), a bénéficié du soutien du programme Culture de l’Union Européenne. Organisateur principal : le Musée national du paysan roumain ; organisateurs partenaires : l’Institut culturel roumain, l’Association pour la Promotion de l’éducation des enfants (Paris, France) et le Musée de Lębork (Pologne) ; partenaire : le Ministère de la Culture et du patrimoine national de Roumanie.